Le point de rencontre des MAXXI-maniacs…
<b>Gnutella</b>
Auteur: Eric MADELON (IP enregistrée)
Date: le 31 January 2002 à 01:04
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"Gnutella, c'est le pouvoir au peuple !"
28 janvier 2002
Entretien avec Jerry Nicholas, 26 ans, ancien étudiant de l'université Paris-Dauphine, aujourd'hui installé en Californie et l'un des co-fondateurs de Gnutella World.
Comment s'est déroulée la genèse du réseau Gnutella ?
C'était en décembre 1999.... Pour rappeler le contexte, Napster, avec ses 60 millions d'utilisateurs, venait d'être assigné en justice par l'industrie du disque américaine, la RIAA (Recording Industry Association of America). C'était un énorme scandale sur le Net, et cela a suscité une véritable révolte dans le milieu des développeurs. En janvier 2000, alors que je partageais mes 5 000 MP3 sur Napster, j'ai rencontré Justin Frankel, le créateur de WinAmp, sur un chat et c'est à ce moment que l'aventure Gnutella a véritablement commencé. Le matin, j'étais étudiant, l'après-midi, je donnais des cours à l'UCLA (Université californienne de Los Angeles), et la nuit, je développais Gnutella avec Justin.
La première version de Gnutella est sortie le 14 mars 2000. AOL a tout de suite fermé le site. J'ai alors créé une page Web, avec un lien et un logo que j'avais faits à la main : "Gnutella World". Nous ne pensions alors toucher que quelques centaines de personnes. Aujourd'hui, le réseau Gnutella réunit 25 millions à 30 millions de personnes de par le monde...
Pourquoi avoir créé ce réseau ?
L'idée de départ était surtout de contrer Napster, qui était à l'époque à son apogée. Avec Justin, nous voulions développer une alternative communautaire, par opposition au produit "business" de Napster. Nous voulions donner le pouvoir aux utilisateurs. La différence avec Napster, c'est que Gnutella fonctionne sans serveur central, chaque personne sur le réseau est importante. Si, demain, le site Gnutella World était contraint de fermer par le biais d'une décision de justice, le réseau continuerait à exister. D'autres développeurs dans le monde continueraient à le faire vivre. C'est le pouvoir au peuple !
Précisément, comment se développe Gnutella ?
Des développeurs de tous les pays travaillent pour améliorer ce logiciel. Actuellement, je réfléchis avec des techniciens allemands, chinois et français à de nouvelles fonctionnalités...un navigateur, peut-être. Quoi qu'il en soit, c'est un logiciel libre, et les développements ne dépendent pas seulement de moi. D'autres transformations peuvent avoir lieu sans que je les contrôle. C'est le propre des logiciels libres. Par ailleurs, un grand nombre de développeurs français sont animés par le sentiment de participer à une lutte contre ceux qui voudraient éliminer le développement du "libre". Cet engagement militant fait qu'ils sont extrêmement bons dans leur domaine. J'en profite pour leur lancer un appel afin qu'ils nous rejoignent pour nous aider à améliorer encore Gnutella.
Gnutella est-il menacé ?
Non. Mais à chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, elle remet en cause l'"establishment". Elle aboutit à une redistribution du pouvoir, et ce virage est quelquefois difficile à négocier. Je crois personnellement que les artistes doivent être payés pour ce qu'ils font. Seulement, les internautes ont le choix de le faire, ou pas. Toutefois, il n'est pas impossible que l'on crée un jour un système avec abonnement.
Existe t-il un rapport entre Gnutella et une célèbre marque de pâte à tartiner ?
Oui, l'origine du nom de baptême de Gnutella vient d'une simple allusion à une pâte à tartiner parfumée à la noisette et au cacao... Les fondateurs en sont des fans. Maintenant, Gnutella 2.0 étant un logiciel libre, la signification est plus proche de GNUtella, GNU faisant référence à l'organisation mondiale du logiciel libre.
Propos recueillis par Eric Nunès
http://www.gnu.org
Eric Nunès nunes@lemonde.fr
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"Gnutella, c'est le pouvoir au peuple !"
28 janvier 2002
Entretien avec Jerry Nicholas, 26 ans, ancien étudiant de l'université Paris-Dauphine, aujourd'hui installé en Californie et l'un des co-fondateurs de Gnutella World.
Comment s'est déroulée la genèse du réseau Gnutella ?
C'était en décembre 1999.... Pour rappeler le contexte, Napster, avec ses 60 millions d'utilisateurs, venait d'être assigné en justice par l'industrie du disque américaine, la RIAA (Recording Industry Association of America). C'était un énorme scandale sur le Net, et cela a suscité une véritable révolte dans le milieu des développeurs. En janvier 2000, alors que je partageais mes 5 000 MP3 sur Napster, j'ai rencontré Justin Frankel, le créateur de WinAmp, sur un chat et c'est à ce moment que l'aventure Gnutella a véritablement commencé. Le matin, j'étais étudiant, l'après-midi, je donnais des cours à l'UCLA (Université californienne de Los Angeles), et la nuit, je développais Gnutella avec Justin.
La première version de Gnutella est sortie le 14 mars 2000. AOL a tout de suite fermé le site. J'ai alors créé une page Web, avec un lien et un logo que j'avais faits à la main : "Gnutella World". Nous ne pensions alors toucher que quelques centaines de personnes. Aujourd'hui, le réseau Gnutella réunit 25 millions à 30 millions de personnes de par le monde...
Pourquoi avoir créé ce réseau ?
L'idée de départ était surtout de contrer Napster, qui était à l'époque à son apogée. Avec Justin, nous voulions développer une alternative communautaire, par opposition au produit "business" de Napster. Nous voulions donner le pouvoir aux utilisateurs. La différence avec Napster, c'est que Gnutella fonctionne sans serveur central, chaque personne sur le réseau est importante. Si, demain, le site Gnutella World était contraint de fermer par le biais d'une décision de justice, le réseau continuerait à exister. D'autres développeurs dans le monde continueraient à le faire vivre. C'est le pouvoir au peuple !
Précisément, comment se développe Gnutella ?
Des développeurs de tous les pays travaillent pour améliorer ce logiciel. Actuellement, je réfléchis avec des techniciens allemands, chinois et français à de nouvelles fonctionnalités...un navigateur, peut-être. Quoi qu'il en soit, c'est un logiciel libre, et les développements ne dépendent pas seulement de moi. D'autres transformations peuvent avoir lieu sans que je les contrôle. C'est le propre des logiciels libres. Par ailleurs, un grand nombre de développeurs français sont animés par le sentiment de participer à une lutte contre ceux qui voudraient éliminer le développement du "libre". Cet engagement militant fait qu'ils sont extrêmement bons dans leur domaine. J'en profite pour leur lancer un appel afin qu'ils nous rejoignent pour nous aider à améliorer encore Gnutella.
Gnutella est-il menacé ?
Non. Mais à chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, elle remet en cause l'"establishment". Elle aboutit à une redistribution du pouvoir, et ce virage est quelquefois difficile à négocier. Je crois personnellement que les artistes doivent être payés pour ce qu'ils font. Seulement, les internautes ont le choix de le faire, ou pas. Toutefois, il n'est pas impossible que l'on crée un jour un système avec abonnement.
Existe t-il un rapport entre Gnutella et une célèbre marque de pâte à tartiner ?
Oui, l'origine du nom de baptême de Gnutella vient d'une simple allusion à une pâte à tartiner parfumée à la noisette et au cacao... Les fondateurs en sont des fans. Maintenant, Gnutella 2.0 étant un logiciel libre, la signification est plus proche de GNUtella, GNU faisant référence à l'organisation mondiale du logiciel libre.
Propos recueillis par Eric Nunès
http://www.gnu.org
Eric Nunès nunes@lemonde.fr
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| Sujet | Lectures | Ecrit par | Enregistré |
|---|---|---|---|
| <b>Gnutella</b> | 19 | Eric MADELON | 31/01/2002 01:04 |
 RE: Gnutella
|
12 | TranXXene 5 | 31/01/2002 11:33 |
| RE: Gnutella
|
20 | gazel | 03/02/2002 03:58 |
| RE: Gnutella
|
23 | Seb | 03/02/2002 21:29 |
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