Re: Les radios musicales ont-elles encore un avenir ?
Auteur:
passingphantom (IP enregistrée)
Date: le 25 January 2009 à 19:21
Le nom Maxximum, il ne faut plus y penser. Il a été vendu. On peut donner à une radio le nom que l'on veut, de la m*** restera de la m****, à preuve, la Maxximum d'aujourd'hui! Le problème des radios musicales à mon sens est un problème de contenu et un problème d'évolution de la consommation musicale. La semaine dernière, il y avait un débat très intéressant sur France Info à ce sujet, entre de grands pontes de la communication (dont notamment quelqu'un de CB News), ce que j'en ai retenu, et ce que je pense depuis des années c'est ça: aujourd'hui, on assiste à la deuxième génération de la FM. la FM est née et a grandi avec, comme auditeurs, des gens pour qui la radio était une fin en soi. Nous, car il s'agit de nous, n'avions pas d'autres moyens de découvrir de la musique, par conséquent, pas besoin de travailler sur un contenu, ce qui faisait la différence, était juste la musique: il fallait que la musique, cole au mieux à ce que voulait entendre le grand public, d'où des rotations infernales, etc etc.... Il suffisait, par là-dessus de mettre des voix sympas, des gens qui ajoutent une certaine couleur à l'antenne (Mitsou, Serges Rep, Dominique duforeste, etc, ont fait le bonheur d'NRJ, grande maîtresse absolue et incontestée de la FM naissante). Les années 90's ont vu 2 phénomènes apparaître: internet, et une déflagration dans la façon dont la musique était consommée: on peut aller chercher la musique que l'on veut, quand on veut, où l'on veut, chacun a son jukebox personnel, son propre son, peut générer sa propre playlist. chacun peut se faire son propre "robinet à musique" alors qu'avant, on partageait tous le même. Par ailleurs, les radios qui, toujours en obéissant aux mêmes règles de rotations etc, se sont vues imposer, ou se sont imposées à elles-mêmes des règles marketting, des contraintes à l'antenne: les quotas français, des speaks super courts, avec des leitmotiv répétitifs, toujours les mêmes (Maxximum a été la première à faire ça, même si, Lorenzo, Eric, pat, domdom et les autres avaient le talents pour mettre toute leur personnalité et leur ton décallé dans leurs speaks, il n'en demeure pas moins que la voie était tracée) des playlists faites par des consultants, par des ordinateurs (selector) en
fonction de règles très précises: bref, rien pour l'humain. On observe une montée en parallèle, des radios généralistes car les auditeurs qui ouvrent leur radio sont à la recherche d'un véritable contenu. D'un sens, d'informations que ni la télé ni la presse ne donnent (pour la presse, le problème est un manque de réactivité car publiée une fois par jour maximum, et le fait que lire les journaux prend du temps). Il y a cependant, une seule exception et peut-être l'avenir des radios "jeunes" peut éventuellement se dessiner à l'aune de cet exemple, il s'agit du cas d'école Skyrock, seule radio qui progresse et qui maintient une barre très haute. Certes, musicalement, elle obéit aux mêmes règles que les autres. Là où est la différence cependant est que, un personnage comme Difool, qu'on aime ou pas, il faut le reconnaître, arrive à donner une couleur à son émission, qui, va faire en sorte que, puisqu'elle est à des horraires stratégiques, que les auditeurs ont l'impression de passer du temps avec un copain, qui, de par son ton, et ce qu'il ose à l'antenne, va être l'exutoires de pensées, de sentiments etc, que les auditeurs n'osent pas toujours exprimer, (même si ce dernier a largement l'âge d'être leur père). Les autres s'essaient à cet exercice: NRJ (qui s'est toujours planté) fun (qui a connu son heure de gloire, mais, il y a si longtemps), sans aucun succès. L'avenir des radios musicales, n'est pas la musique, c'est quelque chose de bien plus complexe, de plus instinctif d'un sens,de bien plus indéfinissable et hasardeux: l'avenir des radios "jeunes" (je pense qu'on doit enterrer le vocable "musical" c'est, à nouveau, les animateurs, et, surtout leur véritable personnalité, bien au-delà des règles mercatiques.
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